Percevoir ce qui nous touche

De l’émotion à l’affect. Percevoir ce qui nous touche

Nicole Llopis Salvan

Editions In Press, coll « psy pour tous », 2021, 144 pages, 12€

Bloc-notes

Percevoir ce qui nous touche

Très clinique et solidement fondé dans l’appropriation théorique, le livre de Nicole Llopis Salvan, fort agréable à lire, nous offre des repères précieux et formateurs dans notre compréhension de l’importance des affects et de leurs paradoxes

Dans ce petit livre très pédagogique, Nicole Llopis-Salvan explore et présente le concept psychanalytique d’affect. Elle l’articule avec la notion plus commune d’émotion, évoquant le mouvement psychique interne corporellement ressenti, mais aussi l’expression des émotions, y compris dans sa codification sociale. Ainsi l’expression obligée d’émotions lors de funérailles en Australie est-elle selon Marcel Mauss (Sociologie et anthropologie, 1921) essentielle pour la cohésion du groupe. La préface de Gérard Bonnet souligne combien l’affect – mouvement psychique universellement actif, source de nos symptômes comme de nos réalisations –, est un sujet majeur, trop peu souvent mis à la portée de tous. L’expression des émotions est-elle nécessaire, voire curative ? Quel est en ce domaine l’impact de l’environnement social et culturel ? La réponse de Nicole Llopis-Salvan se déploie à partir d’une étude littéraire de l’Etranger de Camus, avant d’aborder la conceptualisation freudienne et post-freudienne, puis les fonctions de l’émotion et de l’affect dans la création, dans le symptôme et dans le rire… Le dernier chapitre élabore les relations entre l’affect et le travail de contre-transfert.

Dans sa relecture de l’Etranger d’Albert Camus, Nicole Llopis vise à saisir la dualité entre l’expression ou la répression des émotions dans leur impact sur le groupe social et la portée individuelle de ces mouvements d’expression ou de répression chez le sujet. Ainsi Meursault est-il d’autant plus sévèrement jugé pour le meurtre de l’Arabe qu’il a commis dans une sorte d’état second, aveuglé par le soleil, que l’on a remarqué qu’il n’avait pas pleuré ni exprimé d’émotion…

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