Des bandelettes à l’enveloppement
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Des bandelettes à l’enveloppement

Je suis devenue la référente d’Hélène au début du mois d’avril, à son retour d’une ré-hospitalisation et le départ en congé de sa référente à l’Unité de Jour. J’ai donc pris le train en marche, c’est-à-dire que j’ai dû reprendre la fonction de ma collègue absente et sa place laissée vacante, accélérer pour me trouver au bon moment, au bon endroit et à la bonne hauteur... entre-deux souvent délicat.

Hélène est une jolie jeune fille de bientôt 18 ans, mince, gracieuse et danseuse, elle se tient très droite, un peu raide. Son visage est grave, ses grands yeux noirs contemplent le monde avec pénétration ou tristesse. Elle est plutôt timide, discrète. Elle ne se maquille jamais.

Je suis étonnée, dès le début par la qualité de sa présence aux ateliers. Elle œuvre, se tient debout au début, puis très vite assise, affairée à créer. Elle vient en Arts Plastiques, en atelier Perles, puis en Sculpture, un peu en Jeux d’Écriture et en Poterie - pour ce qui concerne les ateliers que j’anime. Elle est active et créative dans le choix de son emploi du temps. Ce goût artistique est-il d’ordre sublimatoire ?

C’est l’une des 1ères questions que je me pose : y prend-elle du plaisir, de l’intérêt ou est-elle mue par un excessif sens du devoir, telle une bonne élève appliquée ? (Ce qu’elle était avant de tomber malade). Elle est arrivée à l’Unité de Jour quelques mois plus tôt, après plusieurs hospitalisations pour conduites de restrictions alimentaires finissant par interrompre sa scolarité durant la classe de 1ère L. Le début des troubles avait démarré par une discrète anorexie, quatre ans plus tôt, elle avait alors 12 ans, en classe de…

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