Halte du souvenir, fragments et lambeaux de mémoire : se souvenir fait mal, oublier, c’est se perdre
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Halte du souvenir, fragments et lambeaux de mémoire : se souvenir fait mal, oublier, c’est se perdre

« Souffrir, c’est donner à quelque chose une attention suprême (…) la douleur recherchait l’appareil qui eut changé la douleur en connaissance »1.

 

« Mourez en pensée chaque matin, et vous ne craindrez plus de mourir »2.

 

« Où sont nos bornes, certes… mais où sont nos racines, notre but ! »3.

 

« Everything passed except the past ».

 

Introduction : Méthodes et enjeux

Je me propose de développer deux ou trois réflexions sur l’actualité du traumatisme psychique, centrées autour du dilemme (entre Charybde et Scylla) énoncé dans le titre de cette intervention : Se souvenir ou oublier ; réactiver ou dénier ; faire parler les silences ou rester à leur merci ; favoriser ou non la levée du refoulement niché derrière des « écrans » protecteurs ; traverser la douleur de la mémoire traumatique pour parvenir à la métaboliser et élaborer une défense plus solide contre ses résurgences, voire s’appuyer sur elle pour la transcender, ou renoncer et trouver refuge derrière des remparts phobo-obsessionnels, ou des gels alexithymiques et des anesthésies affectives par mises sous vide.

Faire confiance ou non à l’apport potentiel de fragments de mémoire à rassembler comme autant de cognitions structurées en îlots, et aux lambeaux de mémoire restés intacts dans leur ancrage corporel sensoriel et dans l’inconscient… ou dit autrement, accorder du crédit à la plasticité synaptique, soit aux progressions des traces dans le réseau neuronal que l’expérience traumatique a générées. Traces ou restes… ou « halte du souvenir » (Freud) à l’origine d’une possible création (par le jeu des associations sensorielles et psychiques) d’une réalité interne du trauma pour le sujet. Celle…

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