Hyperactivité : la fin de l’histoire… du sujet
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Hyperactivité : la fin de l’histoire… du sujet

Avec le regroupement de l’hyperactivité et des troubles de l’attention en un syndrome implicitement psycho-organique, on peut voir revenir en force sous une forme modernisée le classique schéma: lésion / fixité/ réponse. Ici la lésion serait un trouble primaire neurobiologique à l’origine d’un tableau clinique fixé, regroupement de signes objectifs censés constituer une entité spécifique qui traduirait directement le trouble primaire. La réponse thérapeutique standardisée serait d’abord médicamenteuse, ce qui est logique lorsque le diagnostic est préférentiellement basé sur des critères statistiques (DSM IV) puisqu’elle permet alors plus aisément l’étude des grands groupes.

Cette présentation est certes à son tour quelque peu schématique car il existe, en France en particulier toute une série de réserves même chez ceux qui admettent la spécificité du syndrome, pour peser plus finement l’analyse clinique menant au diagnostic et pour mettre en œuvre un large éventail thérapeutique à côté de la prescription de méthylphénidate. Mais le risque encouru est bien celui d’un renoncement à la réflexion psychopathologique sur chaque histoire clinique singulière, d’un rassemblement monolithique de la nosographie autour d’un symptôme à réduire et à faire disparaître puisque ne compterait que ce qui se voit, et celui enfin d’un glissement progressif qui ferait que c’est le traitement qui définit le trouble.

Pour ma part, je n’exclus nullement que dans un nombre de cas très restreints en regard du nombre d’indications médicamenteuses posées, en particulier outre atlantique, se constituent des organisations, caractérisables au plan psychopathologiques, répondant préférentiellement à toutes formes de tension et de sollicitation sur un mode d’hyperactivité engageant la motricité. Encore faudrait-il tenter de mieux comprendre comment se constituent de telles organisations quel que soit le soubassement biologique dans chaque cas, et ne pas apporter de réponse thérapeutique univoque.

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