Le non, le talion et la pardon
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Le non, le talion et la pardon

Ce texte est dédié “aux bébés et aux ados”, et aux mères/Homère. Pourquoi ? Eh bien, les deux premiers du fait de leur importance dans le thème de nos rencontres, et les dernières parce qu’Homère soi-même raconte dans l’Iliade la tristesse d’Achille après la bataille, que seule Thétis peut consoler en disant doucement à ce valeureux guerrier à l’adolescence triomphante : “mon bébé, pourquoi pleures-tu ?”, anticipant de trente siècles les liens mis en avant dans le colloque d’aujourd’hui. Alors quels sont les ponts que nous pouvons faire entre les bébés et les adolescents, et également entre ceux qui s’occupent des bébés et ceux qui accueillent des adolescents ? Les mêmes soignants peuvent-ils avoir des accointances avec les deux ? Et si oui, comment ? Pour éclairer mon point de vue, je vais tenter de centrer mon propos autour d’un aspect auquel j’accorde une grande importance dans ma pratique, aussi bien avec les bébés qu’avec les adolescents, celui que Spitz a étudié sous le nom de troisième organisateur dans le développement de l’enfant, le “non”, et qu’il décrit ainsi : “Le geste du secouement de tête négatif et le mot “non” sont les premiers symboles sémantiques à apparaître au cours de l’établissement du code de communication sémantique de l’enfant. (...) Par contraste (avec les mots globaux représentant un grand nombre de désirs et besoins), le secouement de tête négatif et le mot “non” représentent un concept : le concept de négation, de refus au sens étroit du terme”. En effet, ce moment est un carrefour important puisqu’il permet à l’enfant de montrer qu’il est en capacité d’intérioriser la première négation qui lui est proposée par le parent, et donc d’envisager qu’à toute chose qui existe pour lui, un phénomène auquel il va être très souvent confronté la lui soustrait, la transformant de fait en non-chose,…

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