Tendresse au négatif
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Tendresse au négatif

“Travailler la peau comme une œuvre d’art en même temps que comme véhicule d’une communication primordiale entre les humains devint mon idéal.”
L’Épiderme nomade

 

L’aboutissement du travail de D. Anzieu se trouve dans ce qui constitue selon moi son testament intellectuel : Le Penser. Du Moi-peau au Moi-pensant. Dans cet ouvrage, il condense clairement dans un style âpre et condensé le développement de sa pensée depuis son premier article sur le Moi-peau où il a forgé ce terme et qui s’intitule La peau : du plaisir à la pensée qui paraît en 1974, dans un ouvrage collectif sur L’attachement, dirigé par R. Zazzo. Lorsque celui-ci découvre les travaux de J. Bowlby et de H. F. Harlow ainsi que la notion d’attachement, il propose à D. Anzieu de faire à ce sujet un séminaire commun à l’Université de Paris X-Nanterre, pour voir ce qu’un analyste peut en élaborer. Loin de considérer que R. Zazzo produit une critique destructrice de la psychanalyse, D. Anzieu réalise qu’il lui permet au contraire de faire une découverte essentielle à intégrer à la théorie et à la technique analytiques “C’est lui le grand-père du Moi-peau, si j’ose dire.” écrit D. Anzieu.

Si le Moi-peau est surtout connu par sa dimension d’enveloppe psychique établie par une théorie topologique de l’appareil psychique, il est aussi pris dans une modélisation qui implique un point de vue dynamique où D. Anzieu formalise une pulsion d’attachement la plupart du temps passée sous silence dans les travaux le concernant, sans doute pour des raisons liées aux désaccords épistémologiques que la théorie de J. Bowlby a soulevés. Pourtant à y regarder de près, l’élaboration de D. Anzieu maintient serré le cap sur la métapsychologie. A la libido qui…

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10 articles
Didier Anzieu et le Moi-Peau