Toutes folles !
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Toutes folles !

Jules, jeune homme plein d’humour, évoque le moment qui a suivi la dernière séance. Il s’était retrouvé dans la rue, sur le pas de l’immeuble, la tête tout occupée par sa mère dont il avait, une fois de plus, décrit la folie douce. Elle croit à la Vierge Marie et au diable, une variante parmi d’autres de la scène primitive, et continue de lui reprocher sa vie de « partouze » – entendez par là tout ce qui de la sexualité déborde l’acte génital en position de missionnaire à visée reproductive. Jules : « J’ai eu envie d’appeler ma mère et de lui dire “c’est fini”. »

L’idéologie contemporaine du genre, l’évolution des formes de la parentalité, le « politiquement correct » d’aujourd’hui dans les démocraties occidentales, tout ce mouvement cultive l’espoir d’une liberté de choix qui permettrait de s’émanciper de l’assignation d’être une fille ou un garçon, une femme ou un homme, une mère ou un père. Ce n’est pas l’heure de rouvrir le débat de la psychanalyse avec les gender studies, et de faire l’inventaire des résistances de l’inconscient, toujours très « politiquement incorrect », à se laisser enrôler sous la bannière paritaire, mais juste de noter que s’il est un invariant psychique qui n’a pas pris une ride, c’est bien la dissymétrie fille/garçon, femme/homme, mère/père. L’un n’est jamais le simple négatif ou l’envers de l’autre. Plus irrégulière que la différence, la dissymétrie ne se laisse réduire par aucune logique, la logique phallique, par exemple : l’avoir ou pas. Elle évoque plus un déséquilibre qu’une opposition, une divergence dont il n’est jamais simple de tracer le contour.

Qu’est-ce qu’une mère ? Je ne vous ferai pas l’injure de répondre à cette question, comme vous je n’ai pas la réponse. Cela n’empêche évidemment pas d’essayer de…

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L'amour fou