Texte issu d’une conférence au colloque Adolescentes-Adolescents, “La clinique dans divers pays”, traduit du portugais.
Introduction
L’écoute clinique des adolescents et jeunes adultes qui, par leur trouble du comportement et/ou la dysregulation thymique dont ils font preuve, semble défier l’efficacité d’une approche diagnostique fondée sur des seuls critères sémiologiques et soulève d’importantes difficultés techniques, voire même éthiques, dont la résolution est loin d’être aisée. L’approche thérapeutique des troubles présentés par ces adolescents en proie à d’importantes difficultés dans l’axe sentiment d’identité/qualité des relations d’objet requiert une attitude observatrice patiente et ouverte de la part du clinicien. Or, une telle disponibilité tend à être constamment mise en échec soit par la labilité des symptômes et états émotionnels apportés en consultation par ces jeunes, soit par la fluidité des relations engagées avec autrui.
Les conduites addictives représentent l’exemple extrême de la complexité thérapeutique. Celle-ci est redoublée par l’incertitude flottante concernant les bienfaits des aménagements du cadre psychothérapeutique établi pour pallier les résistances au changement, entre le subtil et l’acharné, mis en acte par le côté le plus archaïque du fonctionnement mental de ces jeunes. Le planning efficace d’un traitement implique, au préalable, l’établissement d’une hypothèse thérapeutique axée autant sur un diagnostic psychopathologique précis que sur le pronostic évolutif de la situation clinique en cause. Le traitement impose d’emblée que l’on trouve une réponse satisfaisante pour chacune des trois questions suivantes :
- à quelle entité clinique précise nous référons-nous lorsque nous assignons le label “addictif” à un(e) adolescent(e) en consultation ?
- quel est le registre de fonctionnement mental qui sert d’empreinte psychique aux troubles de ces adolescent(e)s présentant une conduite addictive, que celle-ci soit rapportée par eux-mêmes, par leurs…