De l’enveloppe à la carte postale
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De l’enveloppe à la carte postale

Je vais tenter de restituer maintenant l’histoire des packs de cette patiente, Hélène. Le très beau texte d’Emmanuelle Berger vous aura permis de vous faire déjà une idée concernant l’intensité de l’engagement, de l’intensité des émotions qui ont été à l’œuvre dans la rencontre avec cette jeune fille. Nous avons été sollicités dans toute l’étendue de nos ressources et de nos moyens thérapeutiques. Le travail de liaison fût très serré, la confrontation et l’élaboration d’une rare intensité et l’articulation de tous les instants.

Nous avons décidé de présenter cette situation clinique pour plusieurs raisons. D’une part, Il est assez rare de pouvoir rendre compte d’un tel travail qui s’appuie sur les fondements du travail institutionnel et de ses principes théoriques. D’autre part, nous avons été aidés dans notre décision par le fait qu’Hélène nous a envoyé deux courriers, l’un le lendemain de sa sortie, un second un an après. Les deux sont un témoignage rare et émouvant de ce qu’a été sa souffrance mais aussi sa perception des soins.

Comme Emmanuelle Berger l’a exposé, nous étions en face d’une jeune fille brillante intellectuellement mais, comme elle nous le dira elle-même dès la première séance : « ma tête est détachée de mon corps ». L’indication est sans équivoque, une alternative à l’hospitalisation, parvenir à l’arrêt des idées suicidaires, des scarifications, faire baisser le seuil de l’angoisse. Cette indication est pour nous un puissant moyen de contenance psychique et corporelle des angoisses. Ce n’est pas préférentiellement par le langage que les choses vont se dérouler. S’il y a prescription de packs, c’est qu’il y a de l’indicible, du non représentable par le langage ou la symbolisation. C’est donc par le corps et plus précisément par les éprouvés corporels que…

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