D’origines géographiques très diverses, les étudiants que je rencontre dans le cadre du service psychologique d’une prestigieuse école de commerce ont en commun de s’être distingués par un parcours ambitieux, ainsi qu’une exigence de travail et de réussite hors du commun. La majeure partie de ceux que j’ai rencontrés a une trentaine d’années et exprime le désir de se perfectionner dans certains domaines, de se réorienter ou d’accéder à des postes de plus haut niveau ou mieux rémunérés après une ou plusieurs premières expériences professionnelles.
Notons que 44 % des étudiants inscrits à ce MBA (Master of Business Administration) de 9 mois ont recours au Service psychologique, un taux spectaculaire dont les raisons seront en partie développées dans cet article. En « crise », ils sont envahis par le stress, les problèmes relationnels ou leurs affects et craignent un débordement voire un effondrement. C’est, pour la plupart d’entre eux, la première fois qu’ils rencontrent un psychologue et plus généralement qu’ils prennent le temps de s’intéresser à ce qu’ils pourraient exprimer d’eux-mêmes, autour de leur réussite académique et sociale mais aussi en dehors d’elle.
Ce que nous leur proposons se rapproche du cadre d’une « consultation psychanalytique » (Baldacci, 2013). Les rencontres sont espacées de deux ou trois semaines en général, limitées dans le temps (9 mois maximum), et menées par un analyste. Mais le traitement analytique éventuel ultérieur de ces étudiants après leur sortie de l’école ne se déroulera pas au sein de celle-ci. Il s’apparente plus à un cadre de thérapie brève, dans la mesure où il existe en soi, dans sa dimension temporaire, même si la possibilité de la mise en place d’une cure ultérieure est sans cesse présente.
Cette année d’étude…