L’appel de Narcisse
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L’appel de Narcisse

Elle court, elle court, cette petite fille qu’on voit de dos, silhouette légère et éphémère, elle court devant son ombre, elle court en arrière car là-bas, il y a un ballon rouge et de l’autre côté, un couple un peu indistinct, des adultes qui parlent peut-être ? La scène primitive qui abrite toujours les jeux des enfants ?

Ce tableau nous invite à nous défaire des représentations les plus convenues de la régression qui sont colonisées par les images de l’infans et de sa dépendance exclusive à un objet secourable assurant le retour à une unité originaire idéale. Quant au titre choisi pour cette journée, sa référence à Balzac permet d’ouvrir plus largement les scènes associées à la régression dans la mesure où, si on se prend à la considérer comme une courtisane, on devra bien admettre qu’elle peut accorder ses faveurs à des objets pluriels et qu’on ne saurait la fixer à une iconographie exclusive. L’attraction par l’image demeure, de toutes façons, ce qui ne saurait nous étonner : elle maintient les traces, jamais détruites, du primitif et le visuel - déjà dans ses productions hallucinatoires - est une des voies privilégiées de la régression formelle.

De la régression temporelle, on retient trop souvent le retour au sein maternel, qui, parmi les fantasmes originaires construits par Freud, est celui dont il s’est le moins préoccupé - si on compare avec les autres - séduction, scène primitive, castration, - mais qui revient en force sur le devant de la scène depuis quelques décennies. Immédiatement convoqué en cas de désordres psychiques, il a acquis ses lettres de noblesse par sa puissance et son omniprésence ; curieusement cependant et en contraste absolu avec les maternités sacrées dont regorge la peinture, ce…

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