Puisqu’on ne peut parler d’un sexe sans faire référence à l’autre, il importe de se centrer sur l’entre-deux
Introduction
Reconnaître sa mère, reconnaître son père, distinguer l’un de l’autre, voilà - sans nul doute - l’un des grands chantiers développementaux de l’enfant. Ceci pose à l’évidence la question du masculin et du féminin, question que l’enfant se doit d’élaborer conjointement en tant que sujet appartenant lui-même à l’un ou l’autre sexe, mais aussi au niveau de ses objets relationnels qui sont homme ou qui sont femme. Il ne saurait donc y avoir de père ou de mère sans repérage préalable de la différence des sexes, repérage qui se joue de manière dialectique au niveau du sujet et au niveau de ses objets, puisque la découverte de soi et la découverte de l’autre s’avèrent inextricablement liées. Mais ceci ne suffit pas.
Encore faut-il que l’enfant accède à l’appréhension du dosage du masculin et du féminin propre à chaque sexe et, plus encore, à la question de savoir si le masculin de l’homme et le masculin de la femme sont identiques ou non, la même question se posant bien entendu quant au féminin de la femme et au féminin de l’homme. Tout ceci n’est pas simple, on en conviendra aisément …
Après quelques rappels concernant les grandes étapes de cette problématique développementale, et quelques remarques concernant la bisexualité psychique et ses précurseurs, je proposerai ensuite une hypothèse selon laquelle le bébé ou l’enfant procèderait plutôt par une mise en opposition dynamique des deux genres que par la définition statique de chacun des deux sexes de l’espèce humaine. L’idée qui est la mienne,…