Liberté, égalité et fraternité pour tous
Éditorial

Liberté, égalité et fraternité pour tous

Les affiliations meurtrières de jeunes Français ont mis en relief la haine des libertés d’expressions politiques, religieuses, laïques, humoristiques, de la vie en somme. Au-delà de l’effarement, de la douleur, de la révolte ou de la colère, se pose la question de la prévention et d’un travail de fond. Comment de telles violences peuvent exister en France et en Europe au point que certaines minorités se sentent en danger ? Les terreaux du terrorisme sont souvent complexes et multiformes pour autant il y a quelques pistes de réflexion tirées de l’histoire. Il faut des gestes forts vers la communauté considérée comme musulmane dont les stigmatisations, les humiliations, la ghettoïsation, la pauvreté, le chômage ont fait le lit des dérives meurtrières délirantes. La vacuité de la motivation religieuse met en évidence un abîme dans lequel se sont construites ces affiliations meurtrières. Les appels au Jihad sont des appels au suicide qui prônent aussi la destruction des liens sociaux. Il est temps de redonner une dignité et une représentation nationale aux importantes minorités françaises et étrangères. Les pistes sont nombreuses mais demandent le respect de la parole donnée et beaucoup de courage politique. Donnons le droit de vote aux étrangers pour leur donner une place, luttons contre les ghettos scolaires avec le «busing» par exemple, luttons davantage contre l’échec scolaire, ne supprimons plus de poste de psychologue et de médecin scolaire, ni de conseiller d’orientation. Revivifions le tissu associatif en voie de disparition avec la perte des subventions. Le plus grand danger pour nos adolescents de parents ou grands-parents immigrés est de ne trouver de place nulle part et de se tourner vers le néant. Ils sont issus de cette proximité de la France avec ses colonies et d’une histoire coloniale douloureuse trop peu revisitée et transmise. Les traumatismes visibles et invisibles dont ces adolescents sont récepteurs sont nombreux, il ne faut pas les abandonner.
 
Continuons à penser, à dire et à partager… de manière transculturelle !!!