L’idéologie du vrai
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L’idéologie du vrai

Si chacun sait, pour l’éprouver au quotidien, que ce qui est dit cerne toujours ce qui n’est pas dit, c’est pourtant l’idéologie du vrai, qui, sous le couvert de la dénonciation du mensonge, anime les détracteurs de Freud et de la psychanalyse. Comment ce livre sans qualités, qu’est Le livre noir de la psychanalyse, aurait-il trouvé un quelconque écho dans le public si l’idéologie du vrai qui le soutient et qui en fait toute l’imposture, ne s’ancrait sur une revendication de transparence dont la société entretient le leurre auprès de ses usagers ? On ne s’étonne plus d’apprendre la création de telle ou telle Commission censée faire autorité sur des autorités déjà existantes pour rassurer les citoyens. Et on ne compte plus le nombre d’associations d’usagers qui partagent un même dommage et qui s’unissent pour y faire front. Mais où commence et où s’arrête le dol irréparable ? Avec l’enfant, dirai-je, car mort ou à mourir, handicapé physique ou psychique, il fait surgir des cris d’injustice dont l’authenticité ne le cède en rien à la vérité qui les porte. Ces cris qui émanent du plus profond de l’âme d’un parent comme du vif de son désir n’ont rien à voir avec les cris de dénonciations portés par un artefact d’idéologie au nom de laquelle un collectif d’auteurs, voulant ignorer les remous de la vie intérieure, dénonce l’imposture de la psychanalyse.

Ne confondons pas le vrai qui vient des profondeurs du psychisme et qui a tant de mal à trouver des mots pour se dire ou pour transcrire un vécu, avec celui qu’appelle de ses voeux un discours idéologique de la plus parfaite mauvaise foi pour empêcher l’individu d’accéder à sa vérité… avec ou sans psychanalyse.

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