L’ombre et la lumière
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L’ombre et la lumière

C’est la rentrée. Nous avons donc droit à un livre “noir” de plus ! Catherine Meyer, copieusement assistée de ses quatre mousquetaires Mikkel Borch-Jacobsen, Jean Cottraux, Didier Pleux et Jasques Van Rillaer, sont las de voir la psychanalyse bien se porter en France, en passe de gagner sa reconnaissance dans l’opinion, et ils se lancent dans une grande croisade. Après le camouflet que fut pour eux le retrait d’un rapport de l’INSERM du site du ministère de Santé (rapport dont la synthèse fut forcée en faveur des Thérapies Comportementales Cognitives - TCC), il s’agit tout bonnement pour nos cinq héros de relever le museau et de se draper dans les plis d’une grande et juste cause. Leur tâche herculéenne sera de voler au secours des Argentins et des Français, derniers peuples encore égarés par leur vénération du freudisme, alors que, prétendent les contributeurs, ailleurs Freud a fait son temps. Oui, pensent et clament ces nouveaux sauveurs de la santé mentale rectifiée par la vieille tendance comportementaliste, boutons Freud, Lacan, Dolto, et par-dessus le marché Deleuze, hors de l’hexagone et les Français seront de bien meilleure humeur, moins tristounets, plus “en forme” et moins enclins, les pauvrets, à se prendre la tête en s’aliénant aux sculpteurs de chimères. Voilà le point de départ, voilà l’enjeu, voilà toute l’ambition, voici, enfin, la chose éditée !

Contemplons et considérons ce que nous avons entre les mains : c’est un gras pavé où s’agglutinent des contributions éparses et fort inégales. Elles sont, de plus, fort contradictoires entre elles. Que d’écarts, en effet entre le rapport à Freud que cultive Mahony (plutôt enclin à reconnaître sa dette au maître viennois) et celui de Cottraux (figure exemplaire du dépité haineux et jaloux). De même, les propos de Pignarre sur la…

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