« Notre héritage n’est précédé d’aucun testament » (René Char)
Introduction
L’arrivée du bébé est souvent pensée comme le moment fondateur de la famille et ceci préside, on le sait, à l’étude de la dynamique psychique de celle-ci et à toute l’organisation du champ de la périnatalité. Si la naissance d’un enfant constitue un véritable bouleversement aux racines toujours anciennes et profondes qui, si tout se passe bien, va permettre à un faire-famille de s’instaurer concrètement, l’idée de l’arrivée d’un enfant précède en réalité, et de loin, sa naissance à proprement parler. Le faire-famille renvoie en effet à des représentations mentales qui se forgent et s’édifient bien avant qu’un projet d’enfant se matérialise effectivement. Les enfants et les adolescents pensent déjà, fût-ce inconsciemment, à la famille qu’ils fonderont peut-être un jour. Par ailleurs, si le désir d’enfant correspond à une double négation, cela interroge la question de la transmission consciente et inconsciente et donc la notion d’héritage transmis. Après quelques rappels sur l’ontogénèse des représentations d’enfant et de famille dans la psyché des enfants et des adultes, nous évoquerons brièvement les fondements du désir d’enfant, puis la naissance comme moment de la rencontre, pour les parents comme pour l’enfant, de leurs proto-représentations avec l’objet-enfant ou l’objet-famille avant d’envisager enfin, une fois l’enfant né, la question de l’héritage dont il va se trouver, qu’il le veuille ou non et qu’il le sache ou non, être le porteur investi.
L’ontogénèse des représentations d’enfant et de famille
L’enfant très tôt, l’adolescent ensuite et le couple bien entendu vont élaborer un certain nombre de représentations mentales quant à l’enfant…
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