« Il Peccato - Il furore di Michelangelo »
« Il nous incombe encore de faire le négatif, le positif nous est déjà donné »1.
« Tout grand acte esthétique et créateur repose sur un fond de barbarie »2.
Face au bloc de marbre brut, Michel-Ange y voyait d’emblée, contenue, sa sculpture. Il ne lui restait plus, marteau et ciseaux en main, qu’à la dégager de sa gangue en retirant le matériau superflu. Par cette opération de soustraction (Per levare) il passait, en donnant vie à la matière inerte, de sa représentation de l’objet à l’objet créé. Tout en veillant à laisser l’œuvre inachevée, imparfaite, car à ses yeux, seul Dieu pouvait créer la perfection et que si l’œuvre était in-finie, l’homme ne pouvait échapper et à ses limites et à sa finitude.
Dans les Ennéades, Plotin écrit : « ne cesse pas de sculpter ta propre statue »… en retranchant certains de tes conditionnements familiaux et socioculturels et A-prioris, en désapprenant quelques idéologies et préjugés enracinés et leurs ramifications… pour te réconcilier avec ton passé et te réinventer (per levare)… via une fiction plus vraie que l’inexplicable vérité.
La psychanalyse de-même nous invite à définir un négatif structurant lequel, substantif donc, semble parcourir le chemin du non au nom, le chemin de l’excitation vers la subjectivation. Laissant émerger une positivité effective du négatif, du moins dans une dialectique, mais qui rejoint pourtant d’autres modèles bien connus. Celui de la médecine avec la définition classique de la santé comme « silence des organes » : silence ne signifiant pas disparition - sinon…
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