Carnet Psy : Merci à vous deux d’avoir accepté le principe de cette discussion pour Carnet Psy. Ma première question sera pour Daniel Marcelli : pourriez-vous nous donner votre sentiment sur la réflexion que Caroline Goldman poursuit sur l’éducation des enfants, et qui a rencontré un grand succès auprès du grand public ?
Daniel Marcelli : On dit souvent qu’élever un enfant demande de trouver le juste milieu, d’éviter les extrêmes et de chercher l’équilibre. Mais il faut rappeler que cet équilibre est en fait un déséquilibre constant. Autrement dit, tout équilibre, notamment avec les enfants, est toujours instable. Ce simple constat nous renvoie à une réflexion métapsychologique : il y a trois points de vue – topique, dynamique et économique. Pourtant, dans l’analyse des structures psychopathologiques, les points de vue topique et dynamique ont pris le dessus, reléguant le point de vue économique au second plan. Il me semble que Caroline Goldman a voulu rappeler l’importance de cette dimension économique, en parlant de l’éducation des enfants : il y a des seuils de tolérance, des franchissements et donc des limites à ne pas dépasser. En même temps, sans être critique, je remarque que donner des conseils comme l’a fait Caroline Goldman comporte un risque. Proposer une juste mesure, bien que nécessaire, peut sembler illusoire, car il y a toujours le risque que ces conseils soient mal compris ou appliqués de manière inappropriée ou déformée. C’est un danger qu’on ne peut ignorer.
Caroline Goldman : J’ai pris la plume pour désaliéner des parents « qui allaient bien », mais se trouvaient déstabilisés par des informations à la mode relayées dans les médias. Je me doutais qu’en donnant des conseils très généralistes sur les limites éducatives, par exemple, je prenais le risque d’échouer à…
Déjà abonné ?
Les abonnements Carnet Psy
