Denis Mellier a le courage de nous proposer une lecture de ce qui se déroule dans les groupes institutionnels. Il nous transmet sa compréhension des moments de plaisir et de souffrance, de la désespérance, parfois, liée à la répétition des conflits et à l'impression d'une annihilation de la valeur du soin. Assez souvent les soignants doivent faire face aux mesures coercitives liées à des modes de management de type opératoire qui méconnaissent l'importance de la dimension relationnelle et donc du temps pour la relation. Cela amplifie les conflits et les conduites de rejet. C’est dire qu’il est indispensable de maintenir le plaisir à travailler ensemble et à éprouver la satisfaction des solidarités existant dans un travail en réseau de qualité.
Comment rendre possible le travail clinique en institution ? Denis Mellier a construit sa conception de l'institution en se situant dans la perspective ouverte par les travaux de Paul Fustier. S'appuyant sur les travaux de René Kaës et de Jean-Claude Rouchy et dans la perspective de l'analyse du non-verbal avec la méthode d'observation d'Esther Bick, il centre son propos sur ce qu'il appelle la fonction à contenir, à partir de son expérience de formateur et d'intervenant auprès des équipes institutionnelles.
Pour Denis Mellier, l'équipe n'est pas seulement une collection d'individus réunis dans une institution. Elle se définit à partir de ce qui se déroule en elle. Ceci l'amène à proposer la conception d’un appareil psychique d'équipe (A.P.E.) qu'il décrit et illustre dans son livre. Tous ceux qui travaillent en institution s'efforcent de découvrir la place qu'ils y prennent, les rôles qui leur sont donnés. La place du clinicien est actuellement cruciale car il doit pouvoir, à la fois décrire ce qui se déroule, mais aussi…
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