Dans son livre « Le théâtre à la folie, une médiation thérapeutique », Michel Weinstadt nous propose le récit d’un parcours, de son parcours, d’abord de comédien puis de psychanalyste et psychodramatiste. Ainsi, il s’agit moins d’un ouvrage théorique que d’histoires de rencontres. Rencontres d’abord avec le théâtre puis rencontres avec des patients aux souffrances psychiques intenses, pour la plupart aux prises avec des troubles psychotiques.
Dans une de ses pratiques thérapeutiques il propose des ateliers théâtre et c’est à travers cette médiation thérapeutique qu’il rencontre ces personnes en soin. Il les initie au jeu et leur transmet en référence à Freud que : « le jeu n’est pas le contraire du sérieux, le jeu est le contraire de la réalité ». Ce faisant il les prend au sérieux et les conduit vers le sérieux des exigences et contraintes de cette médiation qu’il a lui-même éprouvé pleinement dans son premier métier de comédien.
Comment Éric, Antonin, Maria vont ils s’emparer de Sganarelle, Dom Juan ou encore de Roberto Zucco, pour n’en citer que quelques-uns. La rencontre se fait autour, au travers, par la voix et les voies des auteurs et des personnages. Et ce faisant elle ouvre à une rencontre avec le thérapeute et une rencontre avec soi. « Le plus court chemin de soi à soi passe par autrui » dit Paul Ricœur. Ainsi, dans la médiation thérapeutique par le théâtre, cet autre est ce personnage qu’il faut apprivoiser, comprendre s’approprier et qui permet au patient d’incarner et de s’incarner. Le patient est invité au geste théâtral, geste contenu dans une histoire partagée et partageable.
D’abord le corps en mouvement, qui initie le mouvement, tel le peintre auquel…
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