Ce livre de 176 pages donne une brillante illustration d’un courant de la psychanalyse assez éloigné de la psychanalyse française. Il est dans l’héritage des théories du développement et des relations d’objet, et de l’œuvre de Bion considérée comme à l’origine de la psychanalyse moderne. Les index des noms et des notions, la clarté du style, la cohérence d’ensemble, la finesse de beaucoup de commentaires font la valeur de l’ensemble qui présente et illustre de nombreux thèmes psychanalytiques. S’y ajoutent des références pertinentes aux apports des neurosciences : l’attachement, les localisations cérébrales de la mémoire, de l’angoisse, de la panique et des émotions (curieusement sans les neurones-miroir - pourtant une découverte italienne majeure, Rizzolatti et coll., Université de Parme, 2008).
On ne peut qu’être d’accord avec la nécessité du diagnostic en termes de psychopathologie et de prendre en compte les modes de communication, la clinique de la relation et l’histoire clinique.
Davantage que chez Bion, le point de vue génétique prévaut sur celui de la structure. Et, rien ici qui soit d’origine lacanienne : la conception du narcissisme ignore le stade du miroir, le langage et la parole ne donnent lieu à aucune considération, pas plus que la « protopensée » selon Bion. Celle-ci est loin d’être rapprochée de la symbolisation primaire des étapes préverbales du premier développement, ou du sémiotique pré et paraverbal. Les représentations de choses sont ramenées au « procédural » des sciences cognitives, c’est-à-dire aux savoir-faire. De la psychanalyse française ne sont retenues que les théorisations de Green sur le narcissisme négatif (après celles de H. Rosenfeld 1964), la désobjectalisation, et « le syndrome de la mère morte » considéré comme « traumatisme émotionnel précoce. »
Les modèles psychanalytiques sont d’abord exposés succinctement : le modèle psycho-sexuel de Freud, explicité en trois périodes : 1895,…
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Leçons de psychanalyse
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