ENTRE ÉCOUTE ET APPRENTISSAGE
On connaît la maxime attribuée à Freud, « Le but de l'analyse est de pouvoir aimer et travailler ». Appliquée à l'enfant, elle fait de la scolarité épanouie un des bénéfices attendus d'un traitement psychanalytique. En ce sens, psychanalyse et enseignement partagent les mêmes buts : la sublimation, le travail de culture, le développement de la curiosité et du plaisir d'apprendre. Pourtant, dans la pratique, les zones de tension voire de conflits entre ces deux abords de l'enfant ne manquent pas. C'est sur ce thème de l'articulation soins psychiques-scolarité que l'équipe du Centre Alfred Binet a choisi de centrer sa dernière publication.
Si le travail psychanalytique se fonde sur l'écoute de l'inconscient, du transfert et du contre-transfert, le travail scolaire ne peut, lui, se faire sans un suffisant refoulement de la part de l'enfant mais aussi de la part de l'enseignant engagé dans la transmission d'un savoir. C'est cette irréductible antinomie entre écoute psychanalytique et apprentissages que l'ouvrage met au travail pour en dépasser l'opposition apparente et permettre le développement d'une zone transitionnelle entre vie psychique et travail scolaire.
ACCEPTER DE PERDRE POUR S’INTÉRESSER
« Parfois (les mères) comprennent si bien leur enfant qu'elles entretiennent avec lui une relation qui risque de devenir exclusive. Elles sont bien sûr l'interlocuteur privilégié mais aussi l'interprète permanent. C'est là que le bât blesse car au moment des premières séparations, l'enfant se retrouve seul à parler une langue que personne ne comprend » écrit Maria Bedos, orthophoniste. Ce qui est vrai pour le langage verbal l'est pour la vie psychique. Les enfants n'accédant pas à une organisation œdipienne qui permette la séparation d'avec l'objet primaire et l'acceptation de…
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