Paru aux éditions La Lenteur en 2018, cet ouvrage est tiré de la thèse intitulée « Psychose, inconscient, politique. Inconscient réel et technique analytique » soutenue en 2014 à l'Université Diderot. Reprenant les auteurs Deleuze et Guattari et croisant ces lectures avec celle de Lacan, Florent Gabarron-Garcia se donne pour objectif de réinscrire la psychanalyse dans un héritage politique. L'inconscient réel qu'il met en lumière redonne ainsi à la pensée psychanalytique toute sa potentialité subversive, réintro-duisant la dimension collective et allant à l'encontre du règne de l'efficacité néolibérale.
Dès son introduction, l'auteur rappelle, en historien du mouvement psychanalytique, le discours que prononce Freud sur la « psychothérapie populaire » au congrès de Budapest en 1918. Le père de la psychanalyse y prévoit « qu'un jour, la conscience sociale s'éveillera et rappellera à la collectivité que les pauvres ont les mêmes droits à un secours psychique qu'à l'aide chirurgicale qui leur est déjà assurée par la chirurgie salvatrice ». L'auteur se remémore le contexte révolution-naire de l'époque et les liens qu'entretiennent certains proches de Freud, tels que Ferenczi ou encore Hélène Deutsch, avec leur figure de proue. Ce contexte particulier voit la création de policliniques ayant pour vocation d'accueillir les plus démunis.
Cette revue des croisements et des rencontres entre psychanalyse et politique évoque évidemment les écrits de Wilhem Reich, ou encore les initiatives de Tosquelles, pour aboutir à l'évocation de la parution de L'Anti-Œdipe de Deleuze et Guattari, texte qui émaillera toute la suite de cet ouvrage.
Dans la première partie de ce livre, Florent Gabarron-Garcia nous emmène assister à une présentation de malade. Décrivant la scène et le malaise qu'elle suscite chez l'auteur, il nous introduit aux prémisses de sa réflexion critique…