Pour une pensée transdisciplinaire
Éditorial

Pour une pensée transdisciplinaire

Le 20ème siècle a débuté par la découverte freudienne des mécanismes de l’inconscient, il s’est poursuivi par une évolution de la clinique, psychologique et psychiatrique, et terminé par de nombreuses connaissances dans le domaine des neurosciences, ce que, d’une certaine façon, Freud avait initié.

Dans le même temps, des écoles et des courants de pensée se sont individualisés, autonomisés, morcelés, séparés, opposés, dans les champs si différents de la psychologie, de la psychiatrie, de la psychanalyse mais encore des psychothérapies, de la neurobiologie, de la psycho-pharmacologie. Nous savons aujourd’hui combien tous ces domaines sont complémentaires et non rivaux ou antagonistes ; combien ils sont nécessaires à l’accompagnement de nos patients en souffrance ; et combien serait salutaire une théorie synthétique du fonctionnement de l’esprit prenant à la fois en compte les connaissances psychanalytiques, les progrès de l’accompagnement psychothérapique mais également la réalité biologique concomitante des états de souffrance psychique. Tous ces aspects sont indéniables et devraient être connus de tous : les mécanismes de la psyché, les troubles de l’humeur, la biologie des psychoses, la clinique relationnelle, le cadre psychothérapique, le travail de subjectivation, d’élaboration, de déliaison, les stratégies du déconditionnement, la désensibilisation des phobies.

Or, le morcellement de ce très large champ « psy » remet en cause la cohérence de nos conceptions et oppose trop souvent les différents intervenants qui accompagnent un patient, dressant des idéologies les unes contre les autres, là où il ne devrait y avoir que connaissance et intégration. Le monde « psy » a tout à gagner d’une pensée qui transcende les disciplines, car l’apport des sciences connexes est une necessité enrichissante.