Pourquoi tant d’écrans ? La fascination du virtuel
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Pourquoi tant d’écrans ? La fascination du virtuel

Les espaces virtuels - par exemple ceux des jeux vidéo en ligne - ressemblent parfois à des fictions, mais ils sont en réalité très différents. Celui qui les fréquente ne jouit pas seulement des pouvoirs d’illusions des fictions en se réservant la possibilité de croire ou ne pas croire. Il s’engage à transformer un territoire partagé, et cela change tout. La preuve ? Regardez quelqu’un jouer et son intérêt vous paraît inexplicable. Commencez une partie - à condition bien entendu de savoir utiliser les manettes - et vous êtes aussitôt captivé ! C’est que les pouvoirs des images de nous inviter à y entrer et de nous laisser contenir par elles sont inséparables de notre capacité de les transformer (Tisseron, 1995). Mais les espaces virtuels proposent de réaliser ces transformations de façon bien particulière, avec la main. Du coup, les résonances fantasmatiques qui leur servent de toile de fond sont à comprendre de ce côté.

1 – De la dyade maternelle à la dyade numérique

On appelle “dyade”, en psychologie, la forme d’union particulière qui unit un nouveau-né à sa mère. Cette période de la vie est caractérisée par le fait que la mère et l’enfant sont physiquement séparés, mais qu’ils sont encore psychiquement unis. Le psychanalyste Didier Anzieu a proposé, pour en rendre compte, la métaphore de la “peau commune au nouveau-né et à sa mère”. Il ne s’agit pas, bien sûr, d’une peau physique, mais d’une sorte de peau psychique qui les contiendrait ensemble.

Le voyageur des espaces virtuels est exactement dans la même situation. Rien ne manque, dans la relation qu’il établit avec les espaces virtuels, par rapport à celle de la dyade primitive : ni le rôle de…

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Des écrans et des hommes