Sur notre planète – plus que jamais le lieu de souffrances infernales et toujours renouvelées, jusqu’à faire douter des chances de l’humain pour les siècles à venir- n’est-il pas dérisoire et obsolète de parler d’amour, d’en écrire, de le poser comme réalité psychique coextensive à la vie ?
Certains, imbibés de l’arrogante élégance de « l’homme détrompé » notamment parmi les « psy », à qui on ne saurait plus en conter après tout ce qu’ils ont appris et continuent d’observer, tiennent cette position. En tout état de cause l’amour n’aurait droit de cité -et encore- que derrière les parois isolantes des conceptualisations métapsychologiques et dans l’enclos grillagé des cabinets, au travers du prisme transféro-contretransférentiel.
Il reste cependant quelques « fanatiques toqués » à l’instar de Freud qui regardent toujours l’amour à la fois comme un noyau théorique infracassable, comme un ressort majeur de toute action psychothérapeutique, et surtout comme la condition de possibilité du bonheur (un autre mot qu’on aimerait ne pas considérer comme désuet). J’en suis.