Introduction
La perspective de rédiger un article à quatre mains nous a conduites à la Fantaisie en fa mineur D 940 composée par Schubert, et à son interprétation entendue récemment à la Philharmonie de Paris. La sonate pour piano à quatre mains résonnait dans une salle où l’expérience émotionnelle partagée – écouter ensemble la musique – enrichissait la capacité de rêverie de chacun. En explorant les aspects de la supervision des psychothérapies d’enfants et d’adolescents, le souvenir de ce concert nous a conduites à mettre l’accent sur la capacité de rêverie. Nous envisagerons donc, dans cet article, cette capacité comme un élément crucial dans le processus de supervision qui permettra la création d’un espace commun de pensée et d’émotion et facilitera, ultérieurement, la poursuite du processus thérapeutique.
Réflexions cliniques sur la spécificité de la supervision de psychothérapies d’enfants
Ces réflexions se fondent sur de nombreuses années d’expérience du travail de supervision individuelle ou collective de psychothérapeutes d’enfant au sein de l’Association pour la formation à la psychothérapie psychanalytique de l’enfant et de l’adolescent (AFPPEA¹). Ce lieu de transmission et de formation des jeunes collègues s’appuie en partie sur la supervision et l’écoute mutuelle du couple psychothérapeute-patient. La supervision, adossement indispensable à la formation des psychothérapeutes d’enfants, privilégie l’écoute des dimensions transférentielles et contre-transférentielles du traitement concerné. La spécificité de l’analyse d’enfant consiste à familiariser les futurs psychothérapeutes aux formes régressives et archaïques du fonctionnement psychique de l’enfant car, comme l’a préconisé Florence Guignard dans une sa conférence au GERPEN du 4 juin 2025, « [s]ans la reconnaissance et l’écoute permanente de notre infantile, nous ne pourrions éprouver aucune empathie pour nos patients et nous ne pourrions pas tout à…
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