Serge Tisseron et Frédéric Tordo, deux auteurs connus et reconnus dans le domaine des médiations numériques, ont réussi un exploit rare dans le milieu de la psychanalyse en réunissant dans leur nouveau livre, L’enfant, les robots et les écrans. Nouvelles médiations thérapeutiques, les écrits de cliniciens sensibles à la présence des appareils numériques en psychothérapie individuelle ou groupale. Leur travail est d’autant plus appréciable que les avancées théoriques tout à fait originales, tant sur les écrans numériques que sur les robots, sont parsemées de conseils pragmatiques quant à l’utilisation de ces nouveaux types de médiation ou encore enrichies de situations cliniques complexes, et parfois tout à fait novatrices, comme celle mise en place par une équipe soignante de Nantes.
Si ensuite, nous ajoutons à l’étendue du traitement de la problématique, l’utilisation par les auteurs d’un langage à la fois rigoureux et abordable, nous avons devant nous une lecture passionnante tant pour les professionnels de la santé que pour tous ceux qui, plus simplement, s’interrogent sur l’impact du monde virtuel sur notre vie quotidienne.
Ainsi, les premières pages de l’ouvrage présentent des réflexions sur l’utilisation des écrans numériques dans les soins psychiques. La piste de compréhension de cette démarche est dictée d’emblée par S. Tisseron qui nous invite à redonner
« d’abord aux objets leur place dans nos vies » avant de les considérer comme les outils de médiation. De ce fait, la particularité des écrans numériques, comme leurs fonctions de contenance et de transformation, ou encore la possibilité de l’immersion virtuelle qu’ils offrent, font d’eux d’excellents accélérateurs de processus psychothérapeutiques qui visent l’émergence du sentiment de la subjectivité du patient.
En sachant que ce but thérapeutique de l’éclosion du sentiment de soi constitue…