Serions-nous si différents de nos jours, qu’il faille nous réinventer ? Après Fabrice Bourlez (Queer psychanalyse), Frédéric Tordo (Le Moi Cyborg), Bernard Golse (Plaidoyer pour une troisième topique), René Kaës (D’une troisième Topique à une métapsychologie de troisième type) les philosophes Paul B. Preciado (Je suis un Monstre qui vous parle) et Frédéric Baitinger (Décoloniser l’Inconscient), en passant par Guy Lavallée (Le Moi-matière), Charles Melman (La nouvelle Économie psychique), et, bien entendu, l’Anti-œdipe de Deleuze/Guattari, influence majeure, Inconscient économique constitue une nouvelle tentative de repenser la topique freudienne à l’aune du champ contemporain. D’emblée, une question domine : s’agit-il d’une nécessité scientifique liée à la durée de vie des savoirs ou le produit supplémentaire d’une époque tendant à révérer le post-humain et la disruption ?
Laboratoire de catastrophe générale
L’auteur, dans cet impressionnant volumede quatre cents pages, dense et bien découpé, constitué de l’assemblage d’articles publiés dans la revue In analysis, contenus inédits, avance les thèses suivantes :
• Il devient urgent de penser un inconscient économique (IE) à l’aune de l’hypermodernité. Les versants technologiques (production et injection d’images et d’informations ; primat de l’excitation ; surface des écrans ; enveloppes percées ; effets sur le corps), économiques (cyber-capitalisme, néolibéralisme), économiques, sanitaires et politiques de celle-ci, notamment.
• Les raisons d’être de l’IE tiennent dans la formulation marxiste selon laquelle il ne s’agit pas seulement de produire des produits pour les sujets, mais de produire des sujets pour les produits. La génération d’un IE traversé par l’anxiété et la consommation prépare le sujet consommateur-producteur à une position d’individu autonome néo-libéral.
• Pour penser cette expérience impliquant le corps, le psychisme, les neurones, un modèle…