Donald W. Winnicott (1896-1970) a certes parlé des bébés, chacun le sait, mais aussi, ce que l’on sait moins, des adolescents ayant ainsi sans doute été l’un des premiers à être sensible aux convergences qui existent entre certains fonctionnements psychiques en jeu à ces deux âges de la vie.
D.W. Winnicott, l’être et le bébé
Les progrès spectaculaires de la pédiatrie néonatale (réanimation et soins intensifs) qui ont eu lieu depuis quelques décennies nous ont permis d’aider les bébés à mieux naître physiquement. Il nous reste, en revanche, encore beaucoup d’efforts et de travail à faire pour aider les bébés à mieux naître psychiquement, et l’œuvre de Winnicott est certainement de celles qui nous montrent la voie et ceci avec des mots de la vie de tous les jours qui rendent étonnamment si simple… une certaine complexité ! Il importe, ainsi, de souligner quatre pistes de réflexions chères à Donald W. Winnicott, et qui apparaissent comme cruciales chez le bébé mais aussi chez l’adolescent.
L’être et le faire (being and doing)
Dans sa réflexion sur l’être et le faire, Winnicott situe la source de la créativité dans la transmission d’un élément féminin pur qui vaudrait comme investissement du processus même qui donne du prix à la vie et, dès lors, le sentiment d’être renvoie fondamentalement aux identifications primaires. Le sentiment d’être (sense of being) est quelque chose d’antérieur à un être-avec parce qu’il n’y a encore rien d’autre au début que le couple bébé/environnement, d’où une étape de créativité intransitive en quelque sorte, qui pose la question du pré-pulsionnel chez Winnicott, soit celle de l’existence d’un temps pré-métapsychologique. L’un de nous (Golse, 2020)…
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