Agonies primitives et clivages
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Agonies primitives et clivages

« Winnicott est mort en 1971. Il est donc peu probable qu’il ait eu connaissance d’une réflexion de Freud publiée en 1975 seulement. Dans un court article1, Bruno Goetz nous raconte que, jeune poète fasciné par le Bhagavadgita, il eut quelques entretiens avec Freud (1905-1906), qui, un jour, lui dit :

“Savez-vous ce que cela signifie que d’être confronté à rien ? C’est ce qui transcende toutes les contradictions… (c’est notre) insight qui comprend tout et qui, pourtant, est à peine compréhensible. Ou qui, mal compris, devient folie.”

Là, quelque part, le concept winnicottien d’ “angoisse impensable” devrait trouver sa place. »

Avec cette observation, cette anecdote et cette citation attribuée à Freud, Marion Milner termine son article Overlapping Circles, traduit en français par Chevauchement de cercles2. (Je cite ici la traduction française dans la revue l’ARC). Savons-nous - en fait - ce que cela signifie que d’être confrontés à rien ?

Voilà une question susceptible d’introduire le thème que je me dispose à traiter. Et cela d’autant plus que, sur le texte de Goetz en anglais, d’où est tiré ce paragraphe, il s’agit de nothingness et non seulement de nothing. Cela pourrait donner aussi :

Savons-nous ce que cela signifie que d’être confrontés au vide ?

Ou encore :

Savons-nous ce que cela signifie que d’être confrontés au néant ?

Rien. Vide. Néant. Transcender toutes les contradictions. Un insight à peine compréhensible et qui comprend tout. Ou qui mal compris devient folie… Les éléments essentiels sont là, me semble-t-il. Certes, Freud essaie de faire comprendre au jeune…

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Clivages : entre séparation et rupture