En partant de la Conférence d’Introduction à la Psychanalyse de Paul Denis pour la Société de Psychanalyse de Paris, Stéphanie George revient sur le complexe concept d’analité comme manifestation paradigmatique du dualisme intra-pulsionnel.
Analité, emprise et destructivité… sans le concept de la pulsion de mort
Un record d’audience pour écouter Paul Denis qui a inauguré le cycle des Conférences d’Introduction à la Psychanalyse de la Société de Psychanalyse de Paris de l’année 2023 – 2024, avec un exposé intitulé « Analité : plaisir et destructivité ». Le ton est donné dès les premiers instants : nous n’aurons pas besoin du concept de pulsion de mort pour comprendre la notion d’analité, ni même pour appréhender le plaisir ou la destructivité. L’originalité de la théorisation de Paul Denis, désormais bien connue, est de penser l’appareil psychique à partir de la toute première théorie des pulsions de Freud, celle qui opposait les pulsions sexuelles à la pulsion d’emprise. De ce fait, exit la pulsion de mort. Selon Paul Denis, la notion de pulsion de mort serait trop propre, trop chic, trop silencieuse pour rendre compte de la destructivité dont elle est supposée être responsable. Elle est surtout superflue lorsqu’on dispose du modèle théorique du « dualisme intra pulsionnel ». Ce préambule théorique est indispensable à la compréhension de ce qu’est « l’analité », magistrale manifestation de ce dualisme de la pulsion.
Le dualisme intra pulsionnel
Rappelons-nous que la pulsion n’est pas première. C’est une construction freudienne issue d’un processus complexe et composite, visant à élaborer psychiquement l’énergie libidinale. Celle-ci est guidée par deux voies d’investissement, les zones érogènes et l’appareil d’emprise, qui vont s’associer pour tenter d’accomplir l’expérience de satisfaction et former la pulsion.…
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