Aux chairs que brûle la violence : pensée scénique et présence en psychoboxe
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Aux chairs que brûle la violence : pensée scénique et présence en psychoboxe

Psychoboxe et accompagnement clinique d'adolescents violents en centre éducatif fermé

Nous avons travaillé longtemps en Centre éducatif fermé (PJJ) avec des adolescents délinquants. Nous nous sommes vite aperçus que les outils traditionnels de l’accompagnement clinique ne fonctionnaient pas aussi bien que prévu. La plupart de ces adolescents étaient peu enclins à investir la relation thérapeutique sous la forme classique de « l’entretien clinique ». Plus habitués à agir qu’à élaborer psychiquement, ils étaient souvent mal à l’aise et très résistants aux entretiens individuels les engageant dans un transfert massif. Ils étaient en revanche nettement plus avertis lorsqu’il s'agissait de jouer sur les registres archaïques de relation sensori-motrice. Nous avons pensé que le dispositif de médiation thérapeutique par la « psychoboxe », théâtralisant quelque chose de la violence et centré sur des formes de symbolisation plus primaires (l’observation des gestes, rythmes et postures, présence et pensée scénique) était indiqué pour permettre d’apprivoiser dans un second temps leurs aptitudes à la verbalisation. La mise en place de cette médiation a été également motivée par l’idée d’inviter ces adolescents à faire des liens (sur une scène théâtralisée) entre la massivité de leurs expériences sensori-motrices et leurs affects. L’entrée dans l’atelier de psychoboxe s’opérait après plusieurs entretiens préliminaires. L’adhésion y était libre et se faisait sur la base de la demande et non de l’imposition. La fréquence des ateliers était hebdomadaire. Elle était assez souvent complétée par un entretien clinique supplémentaire par semaine. La durée moyenne d’accompagnement se situait autour de six mois.

La psychoboxe est une médiation thérapeutique fondée par Richard Hellbrunn (2003). Il s’agit de pratiquer un combat de boxe anglaise à frappe atténuée d’une minute trente avec un « psychoboxeur » (généralement clinicien, psychologue ou psychiatre). La règle fondamentale insiste sur l’atténuation…

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