« Avec Laplanche, j’ai eu la chance de découvrir avec bonheur que Freud était vivant. »
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« Avec Laplanche, j’ai eu la chance de découvrir avec bonheur que Freud était vivant. »

« Lire c’est aller à la rencontre dequelque chose qui va exister » écrit Italo Calvino. C’est ce qui s’est produit pour moi à la lecture du livre de Jean Laplanche, Vie et mort en psychanalyse. En tombant sur cet ouvrage, je n’ai pas obtenu de réponses à des questions, mais j’ai plutôt trouvé une manière de faire émerger des questions qui, à mon insu, me travaillaient. Une manière – j’insiste vraiment sur ce mot – de donner forme à ce qui s’agitait dans mon esprit et au plus profond de ma vie psychique.

La Psychanalyse entre Ego psychology et savoir critique engagé

Afin de donner la mesure de l’effet de bouleversement que cette rencontre avait provoqué sur ma conception de la psychanalyse ainsi que sur mon parcours universitaire, je crois devoir revenir sur ma trajectoire qui a été faite de nombreux déplacements. « Je réponds ordinairement à ceux qui me demandent la raison de mes voyages : que je sais bien ce que je fuis, mais non pas ce que je cherche », écrit Montaigne. Tel fut aussi l’état d’esprit dans lequel je me trouvais ce jour d’hiver en 1990 où, au détour d’une musarderie dans les librairies, je découvris le livre de Laplanche, intriguée par son titre qui me paraissait ambitieux au regard de l’idée que je me faisais alors de la psychanalyse. Je venais d’arriver à Paris avec un vague projet de thèse en tête dans un tout autre domaine que la psychanalyse. Peut-être en sociologie ou psychologie culturelle, mais certainement pas en psychologie clinique et encore moins en psychanalyse. Car à l’époque, j’aspirais à prendre part à un champ de savoir à la portée plus ample, plus concrète et plus efficiente aussi, en un mot une science…

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