Dans ce numéro, vous trouverez quelques points de vue actualisés sur les parcours des enfants placés du 21ème siècle, leur devenir psychologique et les éléments auxquels les professionnels se doivent d’être attentifs lors de la proposition d’un placement ou lors de l’accompagnement et des soins de ces enfants.
À la lecture de ces articles, j’ai eu la vague impression que depuis un siècle nous n’avons pas avancé d’un iota.
Lisez August Aichhorn (1925), enlevez-y ce qui ne correspond pas à notre temps, et vous aurez un point de vue similaire à ce que nos auteurs nous disent, un siècle après.
Bien sûr, leurs propos sont étayés avec des outils conceptuels nouveaux, de la neurobiologie aux théories psychodynamiques actuelles en passant par la théorie de l’attachement, mais ils sont fondamentalement similaires sur le constat que nous continuons, sans faiblir, institutionnellement bien sûr, à répéter inlassablement les logiques d’exclusions pour les enfants les moins chanceux.
On réinvente la roue à chaque génération, découvrant et redécouvrant toujours le poids des « précarités », comme déterminisme principal de certaines pathologies psychiatriques, et des « troubles du comportement » à l’adolescence. Rien ne change dans le quotidien et le parcours des enfants placés, ou plutôt ce qui change est à la marge et est, principalement, le fait d’initiatives individuelles.
Le savoir ainsi que le savoir-faire progressent. Où se trouve, alors, ce qui résiste à une amélioration significative des parcours de ces enfants ?
Vous l’aurez compris, je suis en colère. En colère de voir beaucoup trop de professionnels s’épuiser à la tâche dans les accompagnements de…
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