La violence. Qu’elle soit institutionnelle, relationnelle, familiale, conjugale, éducative, sociale, psychologique, personnelle, vécue, adressée, subie ou encore débordante, elle inonde les propos sociétaux, comme cliniques. Pour autant, son statut métapsychologique est assez nébuleux (Forme agie de l’agressivité ? Pulsion de vie ? De mort ?), tout comme son traitement psychanalytique (Passage ou recours à l’acte ? Limites de l’analysable ?). En nous appuyant sur les travaux précurseurs de Bergeret autour de son ouvrage La Violence fondamentale (1984), nous témoignerons de la pertinence clinique d’élaborer la violence du côté des pulsions de vie et de son intérêt pour penser la clinique en la différenciant de l’agressivité pulsionnelle.
À partir de cette distinction métapsychologique et clinique, nous cheminerons autour de son abord en psychothérapie en soutenant une mise en lien et en tension avec les travaux winnicottiens sur la notion de survie psychique (1958), repris par Roussillon lorsqu’il conceptualise la survivance (1999, 2012). Ces éléments réflexifs et théorico-cliniques nous amèneront au cœur d’une hypothèse psychanalytique essentielle que nous proposons. À savoir que c’est à travers la transformation relationnelle puis psychique de la violence fondamentale qu’un être peut accéder à la créativité et donc au transitionnel puis à l’associativité psychique. Soit durant le développement psychoaffectif ordinaire, soit par un traitement psychanalytique prenant en compte cet aspect des enjeux relationnels, convoquant de manière spécifique la dynamique transféro-contre-transférentielle lorsque des événements, souvent de nature traumatiques et empiétantes ont eu lieu.
Métapsychologie de la violence fondamentale
La violence, lorsqu’on lui accole le mot « fondamentale » s’éloigne du langage ordinaire la concevant comme une variation d’intensité de l’agressivité et non comme possédant une nature spécifique, n’amenant pas à en différencier le but pulsionnel, et donc l’accueil relationnel et psychothérapique qu’on peut…
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