Lors d’une conférence dans le cadre de l’Association Psychanalyse et Psychothérapies (APEP) qui a eu lieu le 9 novembre 2000 à Paris, Marianne Leuzinger-Bohleber a exposé une étude sur l’évaluation des traitements psychanalytiques qu’elle a effectué en collaboration avec Manfred Beutel, Ulrich Stuhr, Berhard Rüger.
Une des questions qui domine actuellement la recherche en psychanalyse est comment étudier la qualité du traitement psychanalytique. L’interrogation de nombreux psychanalystes cliniciens concerne les études empiriques et quantitatives : sont-elles des moyens adéquats pour observer, mesurer et interpréter la qualité spécifique des traitements psychanalytiques ? Aujourd’hui encore, de nombreux analystes soutiennent que seule la recherche clinique psychanalytique, dans la situation psychanalytique elle-même, permet aux analystes autant qu’à leurs patients, d’évaluer la qualité de l’expérience psychanalytique et ses effets. Durant les dernières décennies, la pression du public et des scientifiques sur la psychanalyse a augmenté. Pour que la psychanalyse puisse se maintenir comme une méthode thérapeutique reconnue, elle doit examiner son efficacité. Faut-il résister à cette demande et risquer de perdre de plus en plus le contact avec le public d’aujourd’hui et le socius ? Ou bien faut-il faire de plus grands efforts pour formuler nos arguments au sein même de ces discours ? Ou encore faut-il relever le défi et mettre en place nos propres études empiriques et conceptuelles. C’est-à-dire montrer de manière transparente ce que les patients et les analystes pensent de la qualité et des effets à long terme du traitement psychanalytique.
Seules les institutions psychanalytiques peuvent entreprendre une telle recherche, avec des thérapeutes qualifiés et expérimentés. C’est ainsi que le Comité de recherche de l’Association psychanalytique allemande a décidé de faire une étude de suivis en 1997.