Crise climatique et trouble dans la psyché
Éditorial

Crise climatique et trouble dans la psyché

On a eu chaud…

Alors que les premières fraîcheurs de l’automne colorent nos quotidiens, on peut enfin souffler. Cet été surprenant semble déjà loin et la vague de chaleur intense que nous avons vécue se dissipe peu à peu dans nos souvenirs. Après tout, il y en eut d’autres par le passé et ce ne sera pas la dernière… Le passé et son histoire constituent de rassurants repères, pour nous, psychistes de tout ordre. C’est en arrière que l’on trouve le sens de ce qui se présente à nous dans l’actuel et tout cela n’a finalement rien d’inédit.

Face à ces poncifs anxiolytiques, il est désormais nécessaire de s’inscrire en faux. Le pire est aussi devant nous. La crise climatique menace de bouleverser radicalement nos équilibres psychiques, sociaux-politiques et environnementaux, déroutant nos habitus de vie quotidienne tout autant que ceux théoriques et praticiens. 

L’environnement est en mutation, un environnement qui n’est pas l’objet primaire des premiers liens intersubjectifs, relationnels et familiaux, mais l’écosystème global. Un environnement qui n’est pas un entourage, mais dont nous sommes aussi les agents, les acteurs. Il est un milieu auquel nous contribuons à chaque instant. 

Les origines anthropiques de ce mal qui vient, désormais incontestables, renvoient le moi individuel face à ses responsabilités d’une dégradation, lente et engagée, de nos conditions de vie à venir. Soutenues par les valeurs-phares de nos sociétés néo-libérales, les logiques de croissance économique sans frein, d’aspiration au gain, au pouvoir et au plaisir individuel sans limite, alimentent les faux besoins de nos modes de vie contemporains. Ces logiques préservent également notre culpabilité, en assignant à nos excès une origine industrielle.

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