Ulysse (à propos d’Ajax) « …J'ai pitié de ce malheureux, bien qu'il soit mon ennemi, parce qu'il est en proie à une destinée mauvaise, et je songe à la mienne autant qu'à la sienne, car nous ne sommes, nous tous qui vivons, rien autre chose que des images et des ombres vaines».
Ajax, tragédie, Sophocles, trad Leconte de Lisle, 1877.
Rarement la psychopathologie aura autant côtoyé la politique qu’en ses temps de Corona. Ainsi, au cours de la crise sanitaire sont apparus des figures d’opposants, dont une s’est particulièrement distinguée en créant une masse refusant de se faire vacciner: « les antivax ».
Au pic de cet enième variant, il n’est question que de la maladie, de protocoles, de tests et surtout du vaccin. Les patients en consultation chez le psy traduisent leurs malheurs en termes covid, être malade ou pas, se soumettre ou pas au vaccin, pouvoir se tester, tester ses enfants.. il est surtout question du mal qu’on nous fait ou celui qu’on fait aux autres et de liberté aussi. La pandémie devient un décor qui parle des bases de la vie sociale, parle de nous, et de nos fondements individuels les plus intimes. Mais c’est aussi un théâtre pour mettre en scène les défenses contre les agents pénétrants, le masque sur le visage, le gel hydroalcoolique contre les miasmes, mais surtout la protection de l’Etat, ces carences, ses errances et son jeu rhétorique. A ce niveau il est question de l’enfance, de ce moment mythique, ou on a fait confiance à d’autres pour prendre soin de nous.
Les patients, vont alors parler de politique en séance.
De…
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