Introduction
Cette réflexion prolonge celle présentée dans la revue La Psychiatrie de l’enfant sous le titre : « Empathie(s) et intersubjectivité(s) – Quelques réflexions autour de leur développement et de leurs aléas » (R. Simas et B. Golse, 2008). Nous souhaitons, ici, aller un petit peu plus loin quant à la modélisation du passage de l’empathie et de l’intersubjectivité primaires à l’empathie et à l’intersubjectivité secondaires, en tenant compte d’une dimension dynamique des processus de comodalisation polysensorielle. Il va de soi que ces quelques pages n’ont pas d’autre ambition que de stimuler de manière utile la réflexion, sans avoir au demeurant la prétention de présenter des faits « valides » au sens méthodologique actuel de ce terme.
Polysensorialité et extériorité de l’objet
La question de la synchronie polysensorielle se trouve aujourd’hui au cœur de toutes les réflexions sur les interactions précoces (A. Ciccone et D. Mellier, 2007).
La comodalisation des flux sensoriels selon le point de vue cognitif
Un certain nombre de travaux de type cognitif (A. Streri, 1991 et 2000) nous apprennent aujourd’hui que l’articulation des différents flux sensoriels issus de l’objet, est nécessaire pour que le sujet puisse prendre conscience du fait que l’objet concerné lui est bien extérieur. Autrement dit, aucun objet ne peut, en effet, être ressenti comme extérieur à soi-même,
tant qu’il n’est pas appréhendé simultanément par au moins deux modalités sensorielles à la fois, ce qui met nettement l’accent sur l’importance de la comodalisation comme agent central de l’accès à l’intersubjectivité.
Il nous semble qu’à leur manière, les cognitivistes rejoignent, là, une…