La vie étudiante est une période de construction, une poursuite de la vie adolescente délimitée par l’entrée dans les études supérieures. Cet événement factuel apporte en général au sujet une ouverture des possibles mais peut également le rendre démuni face à cette liberté et cette responsabilité. Les années d’étude sont souvent le centre d’interrogations et de conflits psychiques qui s’illustrent sous diverses formes symptomatiques, d’inhibitions ou d’angoisses. La liberté d’action n’est donc pas si grande à cette période et les attendus sociaux distillent un message sans équivoque : le sujet serait en âge d’avoir « trouvé sa voie » et de se définir. L’accalmie de la confrontation avec l’environnement familial laisse parfois place à un tourment interne dans une quête de différenciation et d’identification. Le champ des possibles ranime parfois un vacillement de l’être, contenu jusqu’ici par la butée du cadre parental. La représentation de soi ne fait pas sens et cette dissonance interne entre la perception et la représentation de soi peut empêcher le sujet de trouver sa place dans le monde extérieur.
Un moment d’incertitude
L’identification à une représentation singulière du sujet étudiant vient parfois servir de paravent défensif ou de béquille identitaire. Ce statut social vient répondre pour un temps à des questions identitaires plus profondes dont le déploiement semble remis à plus tard. Dans d’autres situations, les études jouent un rôle de soutien face à l’adversité. L’inscription universitaire apparait dans la cure comme une boussole essentielle à la traversée de la tempête à venir. Elle marque un axe de réalisation subjective, traçant un chemin d’un point d’origine vers un horizon. Dans la situation de thérapie, le sujet vient dire son vacillement et son chemin de crête. Il cherche l’écoute de…