L'hospitalisation des jeunes suicidants
Le suicide demeure une énigme. A l’adolescence, l’énigme se double d’un scandale. Quel mobile peut conduire un adolescent à tenter de mettre fin à ses jours ? La conduite suicidaire entre-t-elle nécessairement dans les conduites pathologiques ou fait-elle partie, au moins le plus souvent, des manifestations, peut-être exagérées, mais tout de même “normales” de la “crise d’adolescence” ? Une conduite suicidaire, aussi minime soit elle en apparence et quant à ses conséquences physiques, ne peut être considérée comme une réponse normale aux conflits de l’adolescent. Elle est doublement “anormale” : parce qu’à une situation conflictuelle, peut-être par elle-même normale, l’adolescent répond par une conduite agie et non par une réflexion et un travail d’élaboration mentale de ses conflits ; et parce que cette réponse agie l’est dans un sens purement destructif. Mais qui est malade ? l’adolescent ? la famille ? la société ?
Ce dossier examine ces questions en cherchant à rendre compte de la complexité de cet agir et des réponses non moins complexes à y apporter.