Introduction
La métapsychologie de la vie amoureuse ainsi que sa psychopathologie ont été étudiées en profondeur par Freud. Jean Laplanche disait que « Pour introduire le narcissisme » était une théorie de l’amour, tout comme Christian David (1971), Catherine Parat (1999), mais aussi, sur le plan plus passionnel et économique, Jean Cournut (1991) et son incontournable Ordinaire de la passion. Si la passion est transnosographique et qu’elle peut toucher tout un chacun, elle touche néanmoins les fonctionnements limites en raison du surinvestissement narcissique de l’autre qui devient une prothèse narcissique indispensable au sentiment de continuité d’exister du sujet. La phrase d’André Breton : « je m’étais perdu à moi-même et tu es venue me donner de mes nouvelles », citée par Bydlowski (2008), est une belle illustration des effets réciproques de la rencontre où sujet et objet deviennent complémentaires et où l’un révèle à l’autre cette part de lui restée enfouie.
Approche topique de l’amour
Chez Freud (1914, p. 78), le Moi était d’abord du côté de l’autoconservation, donc opposé au sexuel, jusqu’à ce que le narcissisme s’en mêle et que le Moi soit investi par la libido : « Un solide égoïsme préserve de la maladie (mais à la fin on doit se mettre à aimer pour ne pas tomber malade ». L’investissement objectal, l’amour, est impératif pour éviter l’excès de libido narcissique. Freud (ibid.) conclut : « et l’on doit tomber malade lorsqu’on ne peut aimer, par suite de frustration ». La psychosexualité apparaît en filigrane dans son aspect de régulation des excitations et du drainage des investissements et la pulsion d’autoconservation ne joue plus son rôle quand la force des pulsions sexuelles et de mort se manifeste excessivement et dérange le Moi en détruisant la dynamique…
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