Introduction
Journaliste, écrivain et essayiste, Jean-Paul Kauffmann est presque aussi connu, pour les personnes d’un certain âge, par l’énonciation itérative, lancinante et bouleversante de son nom – avec ceux de ses malheureux collègues alors otages au Liban – à l’ouverture de tous les journaux télévisés des chaînes publiques durant presque deux ans de 1987 à 1988, que par son travail, ses idées ou productions. C’est là sans doute un stigmate de l’insistance et de la force du slogan et de l’émotion, sur la profondeur authentique du personnage et de son travail ; alors que Kauffmann, journaliste déjà reconnu à Radio France internationale, au Matin, grand reporter à L’événement du Jeudi est aussi devenu un écrivain qui compte, auteur de nombreux romans, primés à plusieurs reprises, et d’essais d’importance. Quarante ans après son enlèvement à Beyrouth, il livre, en cette année 2025, un ouvrage quasi autobiographique qui s’intitule L’Accident et met en tension – entre deux tragédies traumatiques de sa vie – une exploration autobiographique sur ses souvenirs et son enfance. Sorte d’enquête sur lui-même et son histoire, appelée par son expérience et ses traumatismes d’otage du Hezbollah (détenu pendant trois années dans les geôles du Hezbollah et menacé en permanence de mort), et par une sorte de cicatrisation de ce drame dans un registre qui intéressera tout psy et toute personne qui s’interroge sur notre humanité, sur les traumas et sur la qualité psychique singulière qui nous fait homme précisément. En surfant sur les liens psychiques qui se tissent en permanence en lui, Kauffmann témoigne ainsi formidablement de la dimension centrale de l’inconscient et du travail psychique considérable mobilisés dans les processus de « survie interne », appelés par des conditions extrêmes. Il est au passage singulier de noter que c’est seulement après…
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