Enfances
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Enfances

« Chaque écrivain (… chaque homme) gère au fond de lui une source unique qui alimente pendant sa vie ce qu’il est, ce qu’il dit (analyse), ce qu’il écrit »
Albert Camus, préface de L’envers et l’endroit, Folio, Gallimard, 1969.

 

« Quiconque survit à son enfance dispose d’une assez simple information sur la vie pour le reste de ses jours ».
Flannery O’Connor.

 

Fort de ces deux constats, voyons ce que disent de leur enfance et de leur analyse quelques écrivains inspirants qui n’ont pas craint que la cure n’assèche leur créativité.

Michel Leiris ; l’ethnologue qui n’aimait pas les voyages, le poète-contempteur et critique de Francis Bacon, Alberto Giacometti et Pablo Picasso, qui organisa dès la fin de la guerre la lecture de la première pièce de théâtre de Picasso « le désir attrapé par la queue » où se donnèrent rendez-vous Sartre et Camus, Lacan et Reverdy, Simone de Beauvoir et Valentine Hugo :

« et je me décidais à suivre un traitement psychanalytique1. Je voulais me délivrer avant tout de cet atroce sentiment d’impuissance – tant génitale qu’intellectuelle – dont je souffre encore aujourd’hui. D’une manière générale, sadisme, masochisme, etc., ne constituent pas pour moi des « vices » mais seulement des moyens d’atteindre une intense réalité. Par la psychanalyse, j’entendais me libérer de cette crainte chimérique d’un châtiment, chimère renforcée par l’emprise imbécile de la morale chrétienne – dont on ne peut jamais se flatter d’être entièrement débarrassé - et la contrainte de conventions illogiques et inhumaines propres à une civilisation qui tue les criminels qu’elle produit.

J’ai subi cette cure d’abord pendant un an, avec des fortunes diverses. Ce…

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