Entre alliance « au féminin » et alliance « confraternelle » : L’intervision comme espace de restauration de la bisexualité psychique  
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Entre alliance « au féminin » et alliance « confraternelle » : L’intervision comme espace de restauration de la bisexualité psychique  

Ces « paroles de clinicien » visent à rendre compte d’un travail de supervision conduit par l’un d’entre nous (Kévin Toupin), auprès de conseillères conjugales et familiales (« CCF ») œuvrant en PMI. Leur mission est d’écouter, soutenir et accompagner les couples sur les questions relatives à leur vie affectivo-sexuelle et leur modalité de communication. Nous essayerons de montrer, en témoignant d’une séance, comment l’alliance entre femmes vient interroger et mobiliser la bisexualité psychique du groupe en appui sur celle du superviseur, en l’occurrence un homme. Sollicité intensément sur ce registre, ce dernier fait appel dans le cadre d’une intervision à un collègue (Hubert Chatrousse), permettant de contre-mobiliser le registre fraternel, réassurant une bisexualité psychique bien tempérée permise par la symbolisation rétrospective de l’expérience groupale vécue.

Ajoutons, qu’il ne s’agira pas dans ce texte d’entendre les termes « féminin » et « masculin » comme des essences liées au sexe ou au genre, mais comme des dispositions psychiques liées à l’inextricabilité des parts biologique, socio-anthropologique et psychique de l’être humain. Cette distinction tient compte de la « valence différentielle des sexes » (Françoise Héritier, 1996), autrement dit la systématique différenciation et la hiérarchisation symbolique des sexes à partir du donné biologique.

« Autour de quoi vous pactez-vous ? »

L’une des six membres du groupe partage une situation où elle estime avoir « mis les pieds dans le plat » alors qu’elle accompagnait un couple au sein duquel Monsieur aurait des conduites addictives désorganisant la dynamique du lien conjugal. Ancien addict aux jeux en ligne, le voilà maintenant addict aux applications de rencontres. De fait, la professionnelle aurait dit à Madame en présence de son compagnon : « n’avez-vous pas l’impression qu’il déplace son addiction sur une autre ? ». Par cette phrase inductive, pour ne pas dire…

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