François Marty est psychologue, psychanalyste et professeur des universités. Il est à la fois clinicien, enseignant et chercheur. Professeur de psychologie clinique et de psychopathologie, il était directeur de l’Institut de Psychologie (Université Paris Descartes) de 2007 à 2012 et y dirigeait le Laboratoire de psychologie clinique et de psychopathologie (LPCP EA 4056). Il était président du CILA (Collège International de l’Adolescence) de 2004 à 2012. Il consultait au CMPP du Centre Etienne Marcel à Paris jusqu’en 2012 et exerce en tant que psychanalyste en libéral. Il est également directeur de la collection « Champs libres » aux Editions In Press.
Julie Cohen-Salmon : A la veille de votre éméritat, j’aimerais que vous nous parliez de votre parcours, de l’évolution de votre pratique et de l’évolution de vos idées, en tant que clinicien, psychanalyste et enseignant-chercheur. Pour commencer pouvez-vous nous parler de vos études et de vos débuts en tant que psychologue clinicien ?
François Marty : Tout commence par ce qui m’apparaît aujourd’hui comme une crise d’adolescence qui trouve sa solution dans le conflit et la transgression. J’ai commencé curieusement ma formation universitaire par une année de droit. C’était en 1968-69, après mon bac, dans l’idée, parentale, de préparer Sciences Po et peut-être d’autres études par la suite. Je me suis aperçu très vite que cette orientation ne me convenait pas. J’avais une idée assez précise de ce que je voulais faire, mais je ne parvenais pas à le dire et surtout à soutenir ce désir. J’avais lu dans mon adolescence les Cinq psychanalyses de Freud et j’avais trouvé que l’analyse était la seule aventure vraiment importante qu’il fallait connaître dans sa vie. Je m’étais donc plutôt fait à l’idée de cette orientation vers la psychanalyse. Mais mes parents…