Bernard Golse : G. Haag nous a tellement apporté depuis des années sur l’observation directe des bébés, sur le développement précoce, sur les enfants autistes, c’est évidemment une de nos figures emblématiques. Nous ferons un petit entretien semi-directif même si nous ne pouvons pas diriger Geneviève Haag, même à moitié !
Avant de poser mes cinq questions, tout le monde doit avoir en tête deux éléments qui paraissent importants alors que l’on parle du bébé, je ne sais pas si ce sont des exemples de « clivages » ou plutôt des processus de « différenciation », je pense que l’on reviendra sur les rapports de clivage et de différenciation, voici donc 2 rappels préliminaires :
A- L’article de Freud sur La Négation, créé en 1925, c’est-à-dire après 1920 qui est, bien sûr, l’avènement de la 2ème théorie pulsionnelle, et surtout après 1923, qui est l’année de la découverte par Freud de son cancer de la mâchoire dont il mourra, 16 ans plus tard, en 1939. Donc on sent bien que ce travail est hanté par la question de comment on peut expulser hors de soi le mauvais, le dangereux, le menaçant.
Qu’une théorie s’enracine dans l’histoire de son auteur, c’est impossible qu’il en soit autrement, et ça ne change rien à l’importance de ce texte.
Dans la 1ère partie de cet article, il parle de la négation en tant que mécanismes névrotiques chez les adultes - probablement d’ailleurs des analystes en analyse didactique chez Freud - et dans la 2ème partie de ce texte, on remonte de l’adulte vers le bébé, et on s’aperçoit que Freud nous parle de la négation comme d’un mécanisme de différenciation absolument fondamental et fondateur…