Jacques André est Professeur à l’Université Paris Diderot, Laboratoire de Psychologie clinique et de Psychopathologie, psychanalyste, membre de l’Association Psychanalytique de France.
Directeur du Centre d’Études en Psychopathologie et Psychanalyse (Paris 7) Directeur de la Petite Bibliothèque de Psychanalyse, aux PUF.
Agrégé de philosophie, Jacques André a soutenu sa thèse en psychopathologie et psychanalyse à partir d’une étude des conflits meurtriers dans l’espace familial antillais. Auteur d’un ouvrage de psychanalyse du lien social à partir d’une étude de la Révolution française : « La révolution fratricide ». Il a développé de nombreux travaux sur une psychanalyse de la féminité. Son ouvrage principal : « Aux origines féminines de la sexualité » (1995) a été réédité en Quadrige, PUF, 2004. Il est traduit en cinq langues (chinois, espagnol, grec, italien, portugais). Il travaille plus particulièrement sur les limites de la psychanalyse et la problématique associée des états borderline.
Alain Braconnier : La première question porte sur votre parcours, votre formation.
Jacques André : Le point de départ, ce sont les études de philosophie. J’ai eu de la chance, parce que c’était complètement imprévisible, de me retrouver à Nanterre dans les années 1968, de vivre là des moments d’une grande excitation intellectuelle, politique bien sûr mais aussi philosophique. Il y avait là notamment Paul Ricœur, Emmanuel Levinas et Jean-François Lyotard. Tous les trois ont été mes professeurs. Lorsqu’on sort du bac, c’est évidemment une divine surprise. Puis, j’ai passé l’agrégation de philosophie. La rencontre avec Jean-François Lyotard a pesé d’un poids tout particulier parce que c’est la première personne à m’avoir parlé de la psychanalyse et de Freud de telle sorte à ce que j’y entende quelque chose. À l’époque, il rédigeait sa thèse Discours, figures. C’était aussi le thème de ses cours. Discours, figures reste jusqu’à…