L’hospitalisation néonatale peut rendre le bébé vulnérable dans son développement (prématurité, complications périnatales...) et engage un suivi pédiatrique particulier. Il vise à dépister précocement des troubles du développement, et à mettre en place une prise en charge adaptée. Nous examinons ici l’intérêt pour les familles d’un accompagnement pluridisciplinaire. Face au traumatisme des conditions de naissance et aux angoisses de séparation persistantes, comment trouver sa place de façon différenciée dans la triangulation familiale ? Les familles se sont-elles vraiment « séparées » de l’hôpital ? Ce cadre leur permet-il d’y revenir pour mieux s’en départir ? Qu’y a-t-il de singulier dans ce « binôme » qui mêle réalité interne et externe ?
I – Un exemple de cadre
Dès le premier rendez-vous pédiatrique, un sentiment de « débordement » est rapporté et souvent abordé avec difficulté par les parents. Les consultations conjointes psychologue/psychomotricienne se veulent alors complémentaires et distinctes mais partie intégrante de ce « suivi ». Elles offrent un espace commun d’échanges et d’élaborations entre les professionnels, les parents et le bébé, à l’écoute de la tonalité affective des interactions. Quelques rencontres peuvent avoir lieu, puis mènent éventuellement à une orientation extérieure.
A la fin de l’hospitalisation du bébé, la consultation est proposée au cours du premier mois après la sortie. Les liens instaurés pendant l’hospitalisation offrent une continuité pour les familles, dans ce contexte de nouvelle rupture. Cette étape peut être vécue sur un registre très ambivalent, avec à la fois la réjouissance de la fin de l’hospitalisation, et l’angoisse face au bébé perçu parfois, encore, comme « étranger » et « fragile ». Elle peut aussi être source d’angoisses d’abandon, de séparation d’avec l’équipe faisant écho aux séparations antérieures. Cette consultation propose aux familles d’aborder les questions que peuvent susciter le quotidien avec…